Diabète de type 1, diabète de type 2 : deux maladies différentes, souvent confondues

14 novembre - JOURNEE MONDIALE DIABETE : À première vue, tout semble simple : le diabète, c’est “trop de sucre dans le sang”.
Mais derrière ce point commun se cachent deux réalités bien différentes, que beaucoup de parents ignorent encore .

Le diabète de type 1 n’a rien à voir avec un excès de sucre ou un mode de vie déséquilibré. C’est une maladie chronique, qui peut toucher n’importe quel enfant, souventsans aucun antécédent familial.

Dr Sylvie Tenoutasse
Directrice Service Diabétologie
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diabete type 1 enfants huderf
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diabète enfants huderf type 2

Quand le corps cesse de produire de l’insuline

Chez l’enfant, c’est le diabète de type 1 qui domine très largement.

Cette forme n’a rien à voir avec l’alimentation ou le mode de vie : c’est une maladie auto-immune.
Le système immunitaire s’attaque par erreur au pancréas, jusqu’à détruire les cellules qui produisent l’insuline, cette hormone indispensable pour faire entrer le glucose dans les cellules.

Privé d’insuline, le corps ne peut plus réguler son taux de sucre : le glucose s’accumule dans le sang, entraînant urines fréquentes, soif intense, amaigrissement rapide et fatigue.
Ces signes peuvent apparaître en quelques jours seulement, et doivent alerter : un diagnostic tardif expose l’enfant à une complication grave, l’acidocétose diabétique.

En Belgique, environ 3 400 enfants vivent aujourd’hui avec un diabète de type 1.
Rien qu’à l’HUDERF, plus de 650 jeunes sont suivis.
Et le nombre de nouveaux diagnostics ne cesse d’augmenter : + 2,7 % par an selon les estimations internationales.

Le diabète de type 2, un visage plus discret mais en progression

À l’inverse, le diabète de type 2 ne résulte pas d’un dérèglement immunitaire.
Le pancréas continue de produire de l’insuline, mais celle-ci agit moins bien : on parle de résistance à l’insuline.
Ce type de diabète touche principalement les adultes, mais il apparaît désormais plus tôt, parfois dès l’adolescence, en lien avec la sédentarité, le surpoids et/ou certains antécédents familiaux.

Chez les jeunes, il se développe lentement, sans symptômes bruyants : une fatigue diffuse, une soif un peu plus marquée, et parfois une perte de poids.
Autant de signaux discrets qui expliquent qu’un enfant/ado puisse vivre des mois, voire des années, sans savoir qu’il est diabétique.

Deux maladies, deux prises en charge

Dans le diabète de type 1, l’insuline est vitale.
Les enfants apprennent très tôt le terme d’insuline, de glycémie, à compter les glucides des repas, à ajuster leurs doses, à surveiller leur glycémie plusieurs fois par jour, à utiliser un capteur ou une pompe à insuline.
Un équilibre délicat, qui demande courage et rigueur — pour eux comme pour leurs parents.

Le diabète de type 2, lui, peut parfois être stabilisé sans insuline.
Une alimentation équilibrée, une activité physique régulière et, si besoin, certains médicaments peuvent souvent rétablir l’équilibre glycémique.
Mais le suivi reste essentiel pour éviter les complications à long terme.

“Les gens confondent souvent les deux”

« Beaucoup de familles pensent encore que le diabète est toujours lié à l’alimentation », constate la directrice du service de Diabétologie pédiatrique de l’HUDERF.
Or, le diabète de type 1 n’a rien à voir avec un excès de sucre ou un mode de vie déséquilibré.
C’est une maladie chronique, qui peut toucher n’importe quel enfant, souvent sans aucun antécédent familial.

À l’inverse, le diabète de type 2 — plus rare chez l’enfant — est, dans bien des cas, prévisible et évitable.
Manger équilibré, bouger chaque jour, limiter les boissons sucrées : ces gestes simples réduisent le risque.

Service de diabétologie

L’ASSOCIATION DU DIABÈTE