Il y a des années qu'on en
parle, qu'on l'espère, qu'on
la réclame. La construction
du 5e étage de l'HUDERF a
enfin commencé! Des travaux
aux multiples conséquences
qui, à terme, vont permettre la
rénovation de quasiment tout
l'Hôpital des Enfants..
Au 4e étage de l'HUDERF, dans le service d'oncologie, tout est calme. Les chambres sont vides, les couloirs déserts, le mobilier n'a laissé que quelques traces sur le lino et les armoires, jadis garnies de médicaments et de matériel, semblent avoir été pillées. Seule présence vivante dans le service abandonné, une quarantaine de poissons multicolores dans l'aquarium de l'ancienne salle de jeux… Début mars 2009, les petits patients et le personnel de l'oncologie ont déménagé pour deux ans dans une aile (unité 31) prêtée par le CHU Brugmann. Et pour cause: la construction du 5e étage a officiellement commencé le 7 janvier 2009 et devrait prendre fin début 2011.
Des travaux titanesques
Ce n'est pas la première fois que
l'HUDERF subit des travaux de rénovation. En 2005 déjà, l'unité de néonatologie, sise au 1er étage, a été
complètement rénovée. Cette fois-ci, ce sont des transformations d'une tout
autre ampleur qui ont débuté. "Le futur
5e étage accueillera deux nouvelles
unités: l'oncologie et l'uro-néphrologie",
explique Marie-Sophie Bygodt, responsable de la logistique et des travaux à
l'HUDERF. Mais l'intérêt de ce nouvel étage est qu'il va permettre de refaire
quasiment tout l'hôpital, tout en continuant à fonctionner normalement. Dans
les années qui viennent, grâce à un système de permutations, plusieurs services vont provisoirement déménager dans les
espaces vacants. Exemple: l'unité 68, qui
accueille les 0-2 ans, va bientôt être transposée dans la partie qu'occupait l'oncologie. "Elle réintègrera sa place initiale
lorsque ses anciens locaux seront rénovés." Ce sera ensuite au tour de l'Unité
des Soins Intensifs (USI) de prendre ses
quartiers provisoires au 4e étage, et ainsi
de suite jusqu'en 2015. "En 2016, les 4e
et
3e étages seront rénovés à 100%. L'USI
qui, comme dans tous les hôpitaux, est
un véritable goulet d'étranglement, aura été étendue et remise à neuf." Coût total
des travaux: un peu moins de 20 millions
d'euros.
Mieux accueillir les patients
Pourquoi un tel chantier? L'hôpital,
construit il y a vingt ans, est "complètement dépassé", admet Marie-Sophie
Bygodt. "Il y a, par exemple, des problèmes de ventilation. Ils n'interfèrent
pas avec la sécurité des patients, mais
nous allons pouvoir bénéficier des avancées techniques en la matière. Nous
gagnerons en hygiène, mais surtout en
confort." Car c'est surtout au niveau de
l'espace que les choses vont changer. "À
l'époque, le fait qu'un parent loge dans
la chambre de l'enfant n'était pas encore
entré dans les mœurs. Leur accueil n'a
pas du tout été prévu dans ce sens."
C'est dans l'unité 68 que la différence sera la plus notable: les chambres vont
passer de 6 à… 20 m2 ! "Actuellement,
quand un parent campe dans la pièce,
il n'y a presque plus moyen d'y entrer",
précise Inge Muffels, infirmière en chef
du service. Toutes les chambres seront
donc équipées d'un vrai lit adulte et
d'une véritable salle de bain, en lieu et
place du lit de camp et du point d'eau spartiate d'aujourd'hui.
Bouchons d'oreille et aspirine
"Bien sûr, un hôpital en travaux, c'est
bruyant et inconfortable pour tout le
monde", concède Marie-Sophie Bygodt.
"Mais dans les services concernés, les
gens sont plutôt contents de voir (enfin)
les grues!" Inge Muffels, au nom des
infirmières de son service, confirme: "Certes, nous allons passer deux années
difficiles avec ces travaux, mais si c'est
pour s'équiper de chambres trois fois
plus grandes, cet inconfort passager
vaut le coup. Avec des bouchons dans
les oreilles et quelques cachets d'aspirine, ça devrait aller!"
Auteur : Candice Leblanc
Source : Osiris News
(n°
15, juin-août 2009)