Depuis l’été 2011, le Service de Néphrologie-dialyse de l’HUDERF a pris ses quartiers au 5e étage de l’hôpital. Chambres individuelles, pièce de détente pour les familles, cuisine pour le staff : en matière de qualité de vie, ce déménagement a tout bon.
Déménager un service hospitalier n’est pas une mince affaire. Au Service de Néphrologie de l’HUDERF, on en parlait depuis longtemps. Avec le souhait partagé de créer un espace plus humain, moins "hospitalier" pour les petits patients insuffisants rénaux. Un an après la migration au 5e étage, la satisfaction est au rendez- vous. Et si "tout n’est pas parfait, c’est déjà extra", confie le Pr Michelle Hall, Chef de Clinique. "Tout le monde éprouvait un peu d’appréhension vis-àvis du déménagement, car nous avions nos petites habitudes depuis 25 ans... mais finalement, chacun s’y retrouve, l’atmosphère est beaucoup plus détendue, la vue est magnifique." Un cadre de vie agréable qui favorise l’efficacité et la communication au sein de l’équipe, mais aussi le bien-être des patients.
Un étage, une équipe
"Nous avons commencé la dialyse et la transplantation pédiatrique à l’Hôpital Brugmann en 1978, dans les anciens locaux de la dermatologie", se souvient le Pr Hall. "Dès 1986, lors de la construction de l’HUDERF, l’hémodialyse et la consultation ont été installées au 1er étage alors que la salle d'uro-néphro-transplantation se trouvait au 3e étage. Et aujourd’hui, nous voici au 5e étage: on a donc un très beau Service d’Hémodialyse et juste à côté, le Service d’Urologie-néphrologie, la transplantation et la dialyse péritonéale. Tout est regroupé, ce qui est beaucoup plus facile pour l’équipe médicale, mais aussi pour l’équipe infirmière puisque nous avons une même chef pour toutes les activités." Ce nouvel agencement devrait permettre au Service de Néphrologie de l’HUDERF de poursuivre le travail exceptionnel engagé depuis de nombreuses années et qui en fait le premier centre belge en matière de dialyses et de transplantations pédiatriques. Aujourd’hui, le service du Pr Hall suit 7 à 8 enfants en dialyse péritonéale, tandis que l’hémodialyse accueille entre 5 et 10 enfants. Chaque année, l’HUDERF réalise par ailleurs 5 à 10 transplantations, les jeunes patients venant parfois de Liège ou du Luxembourg.
Vue sur l’Atomium
Parce que le service a aussi pensé ses équipements pour les plus fragilisés, il abrite désormais une chambre stérile pour les enfants récemment transplantés ou infectés. Mais aussi un espace isolé et vitré dans la salle d’hémodialyse, qui permet d’accueillir les jeunes patients qui ont besoin de calme. Personne n’est oublié. "La grande nouveauté, c’est que nous avons désormais 15 chambres à lit unique", explique le Pr Hall. "Avant, il s’agissait de chambres à 2 ou à 3 et nous n’avions que 3 petites chambres individuelles. C’est important, car la pédiatrie évolue vers une prise en charge ambulatoire: tout ce que nous pouvons pratiquer en ambulatoire est désormais fait sans hospitalisation pour éviter de sortir les enfants de leur milieu familial et scolaire. Lorsque les enfants sont hospitalisés, c’est qu’ils vont très mal. On souhaite donc leur offrir un maximum de confort."
Autre changement de taille: dans ces spacieuses chambres individuelles, tout est désormais conçu pour accueillir les parents, du lit à la salle de bain. Le plus pour les petits patients? Plusieurs chambres ont vue sur l’Atomium !
Un espace pour chacun
"Nous avons tout fait pour créer un espace moins "hospitalier": nous essayons d’humaniser et de dédramatiser un maximum. En 2012, les infirmières de notre service ont gagné le prix Marneffe. Grâce à ce prix, nous avons acheté un fauteuil adapté à la dialyse, où les enfants peuvent même faire du vélo pendant le traitement. C’est bien plus agréable que d’être dans un lit avec un bras relié à une machine! Grâce au financement d’ADEMAR (Les Amis des Enfants Malades Rénaux), les couloirs de la salle d'hémodialyse ont aussi été peints par une artiste. Cette belle fresque a pour thème l'eau, la terre, le feu et l'air et rend l'entrée de la salle d'hémodialyse moins stressante", commente le Pr Hall. "Toujours grâce à ADEMAR, le service du 5e étage possède sa propre salle de jeux... mais aussi un local pour les parents, à l’entrée du service, afin qu’ils puissent se détendre, se réchauffer un repas ou prendre un café. Certains parents font parfois 2 ou 3 heures de route pour amener leur enfant en dialyse. Ils doivent pouvoir se reposer. Bien sûr, il nous manque encore le WIFI. Les parents travaillent et, souvent, le soir, ils ont envie d’ouvrir leur ordinateur." Le personnel bénéficie aussi d’un petit espace réservé. "Notre cuisine est un lieu très important! On a dû se battre pour en disposer mais c’est essentiel pour la qualité de vie du personnel: on peut prendre un café, un repas en discutant des cas, des décisions que nous allons prendre, de nos projets... Nos secrétaires sont également au même étage, ce qui est vraiment très agréable car elles participent pleinement à la vie de l’équipe. Désormais, les psychologues et l’assistante sociale y ont aussi leur bureau. C’est primordial, car nous avons une population qui nécessite un soutien social et financier non négligeable."
Un service où chacun se sent à sa place? Rendez-vous au 5e.
Auteur : Julie Luong
Source : Osiris News
(n°
28, septembre-novembre 2012)