Si vous suivez le pictogramme avec la petite maison verte, vous arriverez chez l’une des assistantes sociales de l’HUDERF. Leur mission: trouver des solutions pour rendre les soins accessibles à tous.
La vie de Marie a basculé quand elle a appris que sa fille était atteinte d’un cancer. La soigner est devenu sa priorité. Mais les traitements, les chimiothérapies, les consultations qui s’enchaînent… Tout cela a un coût. Pas souvent facile à assumer quand les revenus du ménage sont modestes. "Je ne travaille pas et mon mari a un boulot à mi-temps. On avait déjà parfois du mal à joindre les deux bouts. Je n’ose même pas imaginer comment les choses se seraient passées sans l’aide de Céline et de son équipe." Céline, c’est la coordinatrice du Service social de l’HUDERF. Elle guide jour après jour les familles dans les méandres de l’administration et les aide à trouver des solutions à leurs difficultés.
Un réseau personnalisé
Pour y parvenir, les assistantes sociales (voir encadré) tissent un véritable réseau autour de la famille. "Les patients hospitalisés reçoivent systématiquement une lettre informative du Service social, au lendemain de leur arrivée. En ambulatoire, c’est à la demande que les familles sont orientées vers nous", explique Céline. "Quand nous rencontrons une famille pour la première fois, nous faisons le point sur sa situation. Nous déterminons avec elle qui seront les personnes-ressources. Notre rôle, c’est d’essayer de créer un réseau personnalisé d’intervenants pour chaque famille."
Collaboration au sein de l'hôpital
Qui dit réseau, dit collaborations avec les autres services de l’hôpital. "Nous sommes constamment en relation avec les équipes médicales et paramédicales", précise Céline. "Nous travaillons en étroite collaboration avec les autres services administratifs comme l’Accueil et la Facturation. L’accueil est un endroitclé parce qu’il constitue bien souvent le poste de première ligne pour les familles, celui qui sera chargé de les orienter au mieux. Nous nous échangeons également les informations que nous jugeons pertinentes dans le suivi du patient." Cette collaboration s’avère primordiale en cas de problèmes de mutuelle, par exemple. Un patient hospitalisé une semaine doit débourser environ 75 euros s’il est en ordre de mutuelle. Dans le cas contraire, la facture s’élève à 1.000 euros par jour… La différence est donc de taille! Le Service social doit informer l’Accueil et le Service Facturation de l’état des démarches visant à régulariser la situation de la famille.
Avec les CPAS
Le réseau se déploie également à l’extérieur de l’hôpital. "Quand les parents ne parviennent pas à assumer financièrement la prise en charge médicale de leur enfant, nous cherchons des aides partout où il est possible d’en trouver", explique Céline. L’HUDERF travaille notamment en étroite collaboration avec les CPAS (Centres Publics d’Action Sociale). Au sein de l’hôpital, un certain nombre de familles sont déjà aidées par cette institution. "Dans ces cas-là, nous demandons au CPAS une intervention par le biais d’une enquête sociale", précise Céline. "Nous rédigeons un rapport dans lequel nous expliquons la situation de la famille." Il arrive aussi parfois que les parents soient très démunis: pas d’argent, pas de mutuelle, pas d’aide émanant du CPAS, voire pas de papiers en règle… Les travailleurs sociaux mènent alors une "longue enquête" pour constituer un dossier. Objectif: demander une aide financière à l’État belge. Ces démarches requièrent beaucoup de temps et d’énergie. "Nous devons établir une véritable relation de confiance avec la famille. Les familles doivent nous confier pas mal de choses pour que nous puissions établir un rapport complet."
Se soutenir mutuellement
L’aide proposée par les travailleurs sociaux comporte de multiples facettes. Mais il ne s’agit pas pour autant de tout faire à la place de la famille. "Nous sommes là pour l’informer, l’accompagner et pour l'aider à amorcer les démarches. Mais c’est pour qu’elle puisse être capable de s’en sortir seule par après." Il arrive que cet accompagnement prenne du temps. L’hôpital peut devenir le quotidien de certains patients chroniques. Il se tisse alors parfois une relation privilégiée entre les familles et les assistants sociaux. "Nous partageons leurs joies, mais aussi leurs peines. Ce n’est pas tous les jours évident, mais nous savons que nous pouvons compter sur les collègues. Nous nous entraidons, nous nous soutenons… Nous nous sommes aussi créé un réseau", résume-t-elle en souriant.
Auteur : Aude Dion
Source : Osiris News
(n°
28, septembre-novembre 2012)