Une unité de prise en charge de l’anaphylaxie alimentaire et de l’eczéma grave a vu le jour à l’HUDERF : on y traite de manière multidisciplinaire (médecins, infirmières, psychologue, diététicien) les cas d'enfants allergiques et l’on y étudie, en lien avec les laboratoires Erasme et ceux du CHU Brugmann, les tests diagnostiques et les possibilités thérapeutiques nouvelles. Ce travail, s’incluant au pôle nutrition de la région de Bruxelles-Capitale et soutenu par elle, associe l’ULB, le Ceria, l’hôpital Erasme et l’HUDERF.
L'allergie est devenue le quatrième problème de santé publique
en terme de fréquence : c'est dire si le pédiatre est fréquemment
confronté à ce problème dans sa pratique journalière.
Les allergènes alimentaires sont des protéines, soit d’origine
animale soit d’origine végétale.
Cinq aliments représentent
85 % des allergies alimentaires de l’enfant
(l’œuf, les cacahuètes, le lait, le poisson, les noisettes)
et un faible nombre de patients sont allergiques a plus de un ou deux allergènes.
Le
tableau clinique des allergies alimentaires multiples est caractérisé par
un eczéma grave commençant plus précocement que lorsque
l’allergie ne touche qu’une protéine alimentaire.
Pour ce qui est du diagnostic de l’allergie clinique, seuls les tests de provocation orale en double aveugle (ni le médecin, ni le patient ne savent si le patient reçoit un placebo ou l’aliment actif ) sont déterminants. La technique du simple aveugle est acceptable chez de jeunes enfants. Les tests sanguins et cutanés donnent une bonne idée de la sensibilisation allergénique (le fait pour un individu d’avoir fabriqué des anticorps contre un aliment donné) mais ne permettent pas d’augurer la réaction clinique au contact et ne sont donc pas suffisants au diagnostic.
La guérison spontanée de l’allergie
alimentaire s’accompagne
de longues années durant de la persistance d’anticorps spécifiques
mesurables. Dans une majorité des cas l’allergie alimentaire disparaît
(lait de vache, soya) rapidement par un mécanisme mal compris d’induction
de tolérance. Cependant pour certains allergènes l’intolérance
clinique est tenace et durable. Ainsi est-ce souvent le cas de l’allergie à l’oeuf.
Certains
enfants présentent des signes graves (choc anaphylactique) avec œdème
du larynx et chute tensionnelle pouvant conduire au décès au
moindre contact avec l’aliment parfois en quantités infinitésimales.
Ces enfants doivent recevoir une injection rapide d’adrénaline
et un programme de prévention familiale, scolaire ou en autre milieu
d’accueil
doit être fait.
Les aliments de la même famille de protéines
que l’aliment
incriminé doivent aussi être testés.